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Des "caprices dérangeants"... Un beau titre de vidéo inspirant...

Aujourd’hui, j’ai encore vu une vidéo publiée par un site "spécialisé" sur un réseau social parlant des « caprices dérangeants » des enfants et encore une fois, je ne peux que constater l’ampleur du désastre. Autant de par le mot utilisé que de par ce que ces actes de nos enfants inspirent/inspireraient aux adultes que nous sommes...


J’espère de tout cœur que cet article sera beaucoup plus utile aux parents que la fin de la vidéo qui les incite "à sanctionner leur(s) enfant(s)"...!


Avant toute chose, je précise que dans ma pratique professionnelle, je préconise une parentalité intuitive avec un cadre et des limites absolument nécessaires. Sûrement pas positive à outrance et culpabilisante, ce qui implique que ne pas en suivre tous les préceptes est une parentalité négative ! On se détend tout de suite et exit la culpabilité ambiante sur le sujet ! Quand on n'est pas dans la maltraitance avérée, on fait de notre mieux avec ce que l'on a et ce que l'on est.


Et le plus important est surtout une parentalité qui VOUS ressemble en tant qu'être humain que vous êtes, dans toute sa complexité, avec sa propre histoire personnelle et transgénérationnelle.


Revenons-en à cette vidéo et attention spoil : NON, il ne s'agit pas de "caprices" pour la plupart des enfants qui y sont présentés (enfants qui ont moins de 7 ans, le fameux "âge de raison") !


Et ce tout simplement parce qu’avant 4-5 ans, les enfants n’en ont pas les capacités intellectuelles ! A cet âge-là, le cerveau archaïque et émotionnel domine. L’enfant est donc totalement submergé par un flot d’émotions qu’il n’arrive absolument pas à contrôler, sans même parler de les comprendre et inversement ! L’enfant est en pleine construction et tout ce qu’il se passe sur ces années de début de vie est absolument nécessaire à son bon développement, aussi difficile que cela puisse être pour nous adultes et encore plus pour leurs figures d’attachement qui ont la chance d’être en première ligne (dont je suis doublement et au même stade de développement de par le fait puisqu'il s'agit de jumeaux) !


Le problème majeur de la gestion de ces moments est notamment lié au fait que, lorsqu’ils se produisent, ils viennent percuter notre vécu, les injonctions sociétales, le regard/jugement des autres si nous sommes en famille ou dans un lieu public, le contenu de notre cerveau plus mature (ou pas !) d’adulte, nos états psychiques de l’instant T, etc… et c'est ce qui est/serait "dérangeant".

Tout cela a également pour conséquence que ce petit être, qui s'exprime comme il peut avec ce qu'il a, peut se retrouver confronté à des réactions différentes pour les mêmes motifs selon la temporalité ou les lieux du délit. Ce qui sera encore plus difficile à gérer pour lui puisque cela ajoutera de la confusion à son état émotionnel déjà plus que dégradé !

Alors que faire face à une « crise » (qui encore une fois je ne le répéterai jamais assez n’est en rien un caprice !) ? Oui, oui chez Parents pas robots nous sommes fidèles à nos engagements : pas de bla-bla de littérature, juste du concret pratico-pratique de boîte à outils utilisable par tous les parents !


Avant tout, commencer par intégrer en amont que la crise est le symptôme et non le problème. Tout comme pour les problématiques de troubles du sommeil d’ailleurs.


Elle a été provoquée par une situation, un événement déclencheur, un état physique ou psychique, bref elle a une cause et il va nous falloir la chercher (même si je reconnais sans aucune difficulté qu’elle est parfois assez hallucinante de notre point de vue « de grands »…

Si, si, ne pas retrouver le pirate avec le bandeau rouge est suuuu-peeeeer graaave, vous ne vous rendez pas compte ! Bah oui, en même temps c'est lui qui avait la carte du trésor, toute l'histoire tombe à l'eau d'un coup et là, c'est le drame !) ! Donc quand ça arrive, essayons d’appliquer un protocole très simple en 3 étapes :


1. Chercher d'où vient le problème :


Et surtout, ne pas analyser ce qu’il se passe pour notre enfant avec notre cerveau d’adulte ! Oui, vous pouvez littéralement ruiner sa journée et déclencher les Enfers en vous trompant de couleur de verre… Et oui, c’est très important pour lui parce que ce verre n’est pas seulement un contenant ! Il fait partie de sa sécurisation, de sa routine, de ses habitudes…


Et vous, ne vous est-il jamais arrivé de vous énerver parce que votre collègue a pris votre tasse préférée ? Objectivement, boire votre café dans une autre tasse en changera-t-il le goût et l’effet placebo ? C’est peu probable, et pourtant…

2. Gérer mes propres émotions de parent/d’adulte face à une situation que je ne maîtrise/comprends pas ou tout simplement que je ne suis pas prêt(e) à gérer sur le moment :

Que penseriez-vous si vous veniez me raconter un gros chagrin selon votre carte du monde et que je vous répondais « mais qu’est-ce que t’as encore à chialer ?! Tu me saoules ! » parce que je suis moi-même fatiguée, (plus) triste (selon ma carte à moi), contrariée ou tout simplement occupée à une tâche importante.


Il n’est pas question de nier ses propres émotions - c’est même ce contre quoi je me bats en travaillant sur les émotions des parents - mais juste de prendre un peu de distance pour accueillir et comprendre notre enfant au moment où son cerveau et son corps tout entier ressemblent à un volcan en éruption !

Faire un exercice de respiration, boire un verre d’eau ou prendre quelques secondes de pause suffiront à vous donner cette hauteur nécessaire pour ne pas envenimer la situation, bien malgré vous. 3. Reconnaître l'émotion de son enfant, l'accueillir et l'accompagner :


C’est probablement la partie la plus difficile pour plusieurs raisons ! En premier lieu parce qu’il n’est pas toujours facile de reconnaître l’émotion (même quand il s’agit de la nôtre !) et que ce que nous identifions comme de la colère peut aussi être l’expression de frustration, de tristesse, de culpabilité, de peur, de découragement, de déception, … Bref d’émotions désagréables (et non négatives) qu’il va falloir comprendre et accompagner pour en arriver au retour du ressenti d’émotions agréables (et non positives puisque les émotions ne sont ni positives ni négatives mais nous pourrons en reparler plus tard).


Pour cela il existe plusieurs méthodes, dont celle que j’utilise avec les Emoticartes en version enfant (mais aussi avec les adultes dans leur version !).



Cet outil que j'adore vraiment et qui est une révélation dans ma pratique va permettre à l’enfant de reconnaître son/ses émotion(s) désagréable(s), verbaliser ce qu’il ressent et traiter ses émotions grâce à des petits exercices simples inspirés de la sophrologie pour la plupart.


C’est efficace à tel point que nos jumeaux de 5 ans demandent le jeu au beau milieu de leurs sanglots pour se sortir de la situation de façon certaine ! Et petit à petit, ils sont eux-mêmes capables de m’expliquer ce qu’ils ressentent, souvent après avoir utilisé la bouteille de retour au calme que nous avons fabriquée ensemble (et qui fera sans doute l’objet d’un article également).


Pour finir, si ces "crises" sont répétitives, il faudra alors travailler sur la source du problème en se posant les bonnes questions.


Est-ce qu'aller au supermarché à 18h45 après une journée de plus de 10 heures à l'école pour se retrouver à la caisse à l'heure où l'enfant s'auto-digère tellement il a faim est judicieux ?


Est-ce que mon enfant n'essaie pas de me faire passer un message quand il fait une crise au moment du coucher alors que je suis rentré(e) depuis 15 minutes et qu'il a attendu de me voir toute la journée ?


Est-ce qu'il n'y aurait pas une stratégie collaborative à mettre en place pour partir du parc sans pleurs, comme une alarme sur le téléphone ou en déterminant un nombre de tours de toboggan à faire avant de rentrer ?


Bref, les solutions sont nombreuses pour gérer au mieux ces moments de nos vies de parents et des vies de nos enfants. Pour se faire, il est surtout capital de s'intéresser à l'histoire de l'enfant, de ses parents, de sa famille/fratrie, à sa vie et à son environnement à travers une analyse systémique. En résumé, le prêt-à-porter peut être bien mais le sur-mesure, ce sera toujours mieux et c'est le credo de Parents pas Robots !

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